Lauréat du concours “Journal de bord de confinement” Librinova mai 2020 Mars 2020. Une semaine après l’annonce du confinement national, je suis contactée par la médecin de l’EHPAD ABRAPA d’Hoenheim afin d’animer des ateliers d’écriture en visioconférence auprès du personnel de l’établissement. C’est une première dans cette équipe. Pour la Direction, il est vital de donner un espace de respiration à ses salariées isolées. Durant sept semaines consécutives, dans les larmes, les rires, la peur et la joie, les professionnelles répondront présentes aux rendez-vous hebdomadaires des ateliers d’écriture créative. Une aventure inédite qui a remporté l’adhésion des soignantes et un prix décerné par la maison d’auto-édition Librinova.

Les livres de Christophe Fourvel « Tant de silences », Marc de Smedt, « Eloge du silence » et Erling Kagge « Quelques grammes de silence » ainsi que les œuvres de divers peintres dont Hammershøi nous ont accompagnés durant cet éloquent atelier.

A partir des livres de Marguerite Duras « Écrire » et Marwan Hoss « Jours »

Les livres de Catherine Grive/Carole Bellaïche, “Ces choses qui font battre le coeur” et “Notes de chevet” de Sei Shônagon nous ont accompagnés durant cet atelier. La production finale a été inspirée par l’opéra ballet de Jean-Philippe Rameau, “Les Indes Galantes”, revisité par Clément Cogitore. Lecture des textes en chœur, par les participants.

Une exploration printanière des mots avec la création de haïkus, soutenu par le Dictionnaire amoureux des jardins d’Alain Baraton et les haïkus des grands maîtres japonais dont Bashō.

Lors de cet atelier nous avons emprunté les mots de « Chemin faisant » de Jacques Lacarrière et ceux de Franz Kafka dont la citation a servi d’excipit à la production finale.

D’après l’exposition de Yan Pei Ming au Musée Unterlinden de Colmar A la manière du peintre, nous avons exploré les multiples facettes de l’autoportrait, alternant dessin et récit chronologique, avec en fond sonore le célèbre thème du film “In the mood for love” de Wong Kar Wai.

Parcours sensoriel, immersion dans un café, peinture aux grains lyophilisés, lecture de première gorgée et poésie de petit déjeuner…Un moment fort en intensité comme un café serré empli de créativité. Le tout accompagné de célèbres morceaux musicaux repris par Benjamin Biolay, Ayo ou encore Barbara Pravi.

Dans la tradition juive, la coutume veut qu’au moment de trinquer chacun s’exclame ” LeHayim ! ” En hébreu, ce mot traduit ” aux vies ” ou ” à toutes les vies “, n’existe pas au singulier. Dans ” Vivre avec nos morts “, Delphine Horvilleur nous rappelle que ” dans une vie, nous vivons plusieurs vies “. Ainsi, au cours de cet atelier, nous avons exploré ces existences multiples et au travers de rites empruntés à la tradition juive, nous avons imaginé une ” Maison des vivants “, écrit sur galets et correspondu. Un atelier d’écriture aussi intime qu’intense. A l’image du livre. Plein de vie(s).

Slalom sur des pages presques blanches, nous nous sommes essayés, lors de cet atelier, à l’écriture de formes poétiques, inspirés par les textes de René Char “la liberté” et du livre jeunesse “Tout blanc” de Marie-Sabine Roger. Nous avons ensuite exploré une autobiographie d’objets à la manière de François Bon. Les mots de Michel Pastoureau – extrait des “Couleurs expliquées en images” ainsi que les œuvres de peintres tels que Joaquin Sorolla ou Alfons Walde ont permis de faire émerger la magie (blanche?) de cet atelier.